Il s’agit sans doute du contact du sang et du
phosphore. Le sang se met à rêver avec une force terrible, une
force de vie. A monologuer. Le sang se déchaîne. Le sang n’est
qu’une multitude de bêtes qui s’agglomèrent, il est farci de bêtes
globuleuses, et donc ne sois pas étonné de ce qui t’arrive. Toute
cette armée sortant de toi, ces régiments qui dévalent de toi,
sans sourciller, et qui se renouvellent, toujours des troupes
fraîches. Ce n’est peut-être pas nouveau, mais ces êtres sont
différenciés, normaux, absolument viables. Il ne leur manque aucun
organe, ils ont toutes leurs facultés. Sinon la plénitude. Mais
l’odeur, le son, la précipitation, la ruse. Surtout, ils sont
d’attaque. Depuis le temps qu’ils étaient butés dans l’ombre.
Ils espéraient sortir, mieux : ils voulaient se rendre utiles.
Et voilà leur utilité trouvée : ils sont là pour la lapidation.