Les gosses grésillent en tombant dans le
brasier du Momoloche, ils se tordent et noircissent, mais ils
ne veulent pas mourir, ils sont les plus forts je vous dis, et
le Momoloche sûrement ne fait pas le poids. Que pèse-t-il
après tout, le Momoloche, en dehors de sa barbe qui est,
je le reconnais, de la pure barbe de christ sombre, mais tout
le reste, l'orgueil, la prétention, le faux tragique, la
religion de soi-même, ne pèse guère plus qu'un
foetus de paille. Que dis-je, la Momoloche en personne
pèse-t-il beaucoup plus que le foetus qu'il n'a cessé
d'être ? En vérité, sa seule vertu est l'hypocrisie.
Mais comment nourrir son insignifiance ? Où trouver le
charbon nécessaire au monstre qui appelle au secours avec
impatience et une sorte de douceur qui ferait croire à
de la bonté ?